Défi n°215 proposé par Mathilde Souchet et Patricia Guincêtre : “Faire de la pêche” (Dans l’idée d’attraper au moins un poisson, suite à l’échec de notre expérience sur glace au Canada, à revoir par ici)
Nous avons enfin rejoint le bord de mer, et la chaleur qui l’accompagne. Nous avons joué la carte du confort en louant les services d’un chauffeur pour une voiture publique de Moni jusqu’à Maumere, on s’est autorisés un peu de luxe! On plaisante. Disons que c’était quand même beaucoup plus confortable que le bus public, mais ça aurait été excellent si on avait la clim et si nous n’avions pas pris la dame qui n’a pas arrêté de vomir juste à côté de nous. C’est quand même étrange d’avoir autant de locaux malades alors que depuis leur tendre enfance, la seule route qui existe est une route de montagne qu’ils doivent emprunter quotidiennement. La voiture nous aura permis d’arriver très rapidement sur Maumere, 2h30 après avoir quitté la vue du volcan Kelimutu. Une arrivée qui ne nous a pas franchement emballé, surtout quand nous avons découvert où nous allions dormir pour 3 jours. Le prix n’est pas très excessif mais la chambre est vraiment miteuse, avec des odeurs d’égouts, des toilettes à la turque sans chasse d’eau, et une wifi qui ne fonctionne pas. Le personnel est gentil mais ne parle pas un mot d’anglais, ce qui n’aide pas vraiment. Il a également fallu trouver un restaurant et nous nous sommes fait un premier point de vue un peu négatif sur la ville en allant se balader. Au final, aucun restaurant à proximité, quasiment aucun menu écrit encore moins en anglais, nous avons terminé dans un endroit où n’aurions jamais pensé manger, encore moins Loick. Vous lui auriez dit au début de notre trip qu’il serait forcé de tester des assortiments de choses qu’il ne connait pas, qui sont placés sur un étalage au bord d’une route passante (au plus près des pots d’échappement), qui ont été cuisinés il y a X temps et par conséquent sont froids, qui ne sont pas couverts et donc exposés aux mouches, autant vous dire qu’il aurait fait marche arrière. Je vous rassure, même si ça donnait pas envie, c’était très bon et nous ne sommes pas tombés malades.
Le lendemain, nous n’avions qu’un objectif ; aller se baigner ! En allant chercher nos informations, peu nombreuses, nous sommes tombés sur une plage idyllique, qui est vraiment éloignée puisqu’elle est située à 50km de Maumere. Puisqu’il était déjà un peu tard, nous nous sommes réservés cette excursion pour demain. Nous ne voulions pas louer de scooter aujourd’hui donc nous avons tenté de trouver quelque chose atteignable à pieds. Nous avons trouvé une plage sur Maps.me à 9km de notre hôtel, et aux alentours de cette dernière, se trouvait des hôtels un peu luxueux avec piscine qu’on pensait utiliser moyennant un prix d’entrée (comme au Laos). Nous avons commencé ce périple vers 12h, le soleil au zénith, en longeant le bord de la route qui est loin de vendre du rêve. Nous avons eu le droit à 33 654 “Hello Mister”, et ça nous a fait réaliser que ni Loick ni moi ne souhaitons être une star un jour, car ne serait-ce que répondre toute la journée aux salutations ça finit par être agaçant. Et ils devaient avoir un sacré radar parce qu’ils réussissaient à nous repérer de si loin, qu’il aurait été impossible pour nous de distinguer leurs couleurs de peau. Toujours est-il que c’était tout de même très gentil de leur part de nous dire bonjour et de tenter d’établir le contact, d’autant que nous avons du refuser moult propositions pour être escortés jusqu’à notre destination. Arrivés au premier hôtel exténués par la chaleur et cette route interminable et pas franchement intéressante, le verdict tombe. Pas de piscine si nous ne dormons pas à l’hôtel. Il restait 3,5km jusqu’à la plage qui nous ont démotivés, nous avons donc fait demi tour en essayant de trouver un endroit où se poser près de la mer. Par chance, nous trouvons un bar/restaurant à quelques mètres de l’hôtel, avec des tables en bois, des parasols en paille et beaucoup de charme qui se dégage de ce lieu. La plage n’est pas extraordinaire, nous sommes loin des plages de sable blanc avec l’eau turquoise et sans déchets, mais ça sera déjà très bien pour aujourd’hui!
Nous avons commandé nos verres en faisant des petites parties de cartes sous le parasol, avant de distinguer sur l’extrémité de la plage, un homme qui était en train de pêcher muni de son filet. Tout habillé, il allait poser son filet à un endroit, le déployer en arc de cercle, avant de récupérer les deux bouts et de le tirer vers la plage. Nous avons observé sa technique plusieurs fois, et nous avons voulu essayer, notamment pour réaliser ce défi de pêche lancé par Mathilde et Patricia. Nous y sommes allés sans grande conviction, persuadés qu’il ne parlerait pas anglais, comme la totalité des gens d’ici, et qu’il ne comprendrait donc pas notre demande. Stupéfaction. Non seulement il nous comprends, mais il est ravi qu’on s’intéresse à ce qu’il fait et se montre très enthousiaste à l’idée que l’on essaye et qu’on l’aide à trouver des poissons. En discutant, il nous apprend qu’il vit normalement à Jakarta où il est prof d’anglais (Cette chance que nous avons eu, quelles étaient les probabilités?!), mais il est originaire de Maumere c’est pourquoi il rentre de temps en temps, notamment depuis que ses enfants sont grands et ont chacun un boulot. Revenons à la pêche, il avait déjà eu dans ses filets quelques petits poissons et un espadon, et il s’était mis à utiliser cette technique afin d’économiser des sous. En effet, il nous racontait que les locaux d’ici dépense en moyenne 20 000r par jour pour le poisson frais (1,3€), ce qui fait un total de plus de 7 millions (430€) en 1 an. Il a donc préféré acheter cet équipement à 100 000 (6€) et aller lui-même pêcher ses poissons, d’autant qu’il n’est jamais revenu bredouille et qu’il réussit toujours à se nourrir de sa pêche.
Nous avons donc essayé à ses côtés sur la plage située en face de notre bar. Tour à tour, nous avons pris une extrémité du filet, nous avons avancé dans l’eau jusqu’à ce qu’il nous demande de nous arrêter. Nous avons attendu quelques minutes, le temps de déployer correctement le filet, et nous sommes retournés sur la plage en tirant le filet, tout en s’approchant l’un de l’autre afin que le piège se referme sur les petits poissons. Je suis revenue presque bredouille puisque nous n’avons eu qu’un tout petit poisson qu’il a fallu relâcher parce qu’il était minuscule, et celui de Loick n’était pas très grand, mais d’une taille suffisante pour aller retrouver les autres pour le repas de ce soir ! Yan, de son petit nom, devait continuer sa progression de plage en plage, nous l’avons donc remercier pour ce petit cours et cet échange, et il nous a dit être content de nous avoir rencontré et nous a remercié pour l’aide, bien que nous ne lui avons pas rapporté grand chose. Décidément, la pêche ce n’est vraiment pas pour nous, je crois qu’on a un meilleur feeling en observant les poissons plutôt qu’en essayant de les attraper. A la suite de ce petit moment, nous sommes allés nous baigner, et nous avons découvert une nouvel équipement; le harpon. Un adolescent tenait ça à bout de bras et s’enfonçait dans l’eau pour essayer. Nous ne savons pas si la méthode est efficace, mais nous n’avons jamais vu autant de techniques de pêche en si peu de temps.
[Point FIFA du jour] Après avoir effectué le chemin retour sous le soleil couchant, nous sommes retournés dans notre buibui pour manger. Désormais en quête d’un endroit où voir le match, nous avons tenté de demander au personnel de notre hôtel qui n’avait toujours aucune réponse à nous apporter. Nous avons tenté de suivre le match en streaming, mais la wifi n’était pas assez performante. Dans l’hôtel, nous avons fait la rencontre de Laeticia qui voyageait en Asie depuis la fin de son stage d’ingénieur qu’elle a effectué à Kuala Lumpur. Il s’avère qu’elle était également en train de chercher une solution pour voir le match. Ni une, ni deux, nous sommes partis tous les 3 dans la rue, avant de trouver le seul endroit encore éclairé qui proposait quelques chaises en plastiques devant une télé un peu moyenâgeuse, mais qui retransmettait le match en direct. Nous sommes arrivés en terrain “ennemi” car ils étaient tous pour le Danemark, mais la ferveur s’est vite estompée au vu de l’ennui de ce match inintéressant. Peu de convictions, peu d’envie, ça nous a permis d’apprendre à connaitre Laeticia. Nous étions même littéralement en train de s’endormir lors des dernières minutes de jeu (faut dire qu’il était déjà minuit chez nous). Est ce que ça valait le coup de rester éveillés? Certainement pas, mais au moins, nous avons pu nous endormir sans difficultés ;).
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