Trip avec Rémi et Morgane
Mon frère, Rémi et sa copine Morgane nous ont rejoint sur notre périple d’Ho Chi Minh à Bangkok, pour 2 semaines au Vietnam et au Cambodge.
29.04.18 – 12.05.18
Destination n°5 – Battambang
Notre défi : Se rendre à la grotte des chauve souris et observer leur envol à la nuit tombée..!
Malgré les nombreuses pannes de notre bus couchette qui calait dans toutes les montées, nous sommes enfin arrivés à Battambang avec deux heures de retard. Un chauffeur de tuktuk est monté dans le bus à 5h du matin en hurlant en anglais que les passagers pour Battambang devaient descendre ici, sur le bord de la route au beau milieu de nul part. Et comme en Asie les arnaques se succèdent mais ne se ressemblent pas, les chauffeurs de bus corrompus ont passer une sorte de marché avec les tuktuks pour nous déposer à 5 kilomètres de la ville et ainsi nous obliger à payer le transfert jusqu’au centre ville! Une anglaise leur a donc dit que ce n’était pas normal et qu’elle avait payé à l’agence pour aller dans le centre, mais le chauffeur de tuktuk l’a engueulé comme du poisson pourri dès le réveil! Il aurait bien mérité un bon poing dans la gueule comme dirait Loick. Bien décidé à ne pas leurs laisser un centime, nous sommes donc partis à pieds (et pour être honnêtes, pour une fois, leurs magouilles sont allées dans notre sens puisque notre hôtel se trouvait plus proche d’ici que du centre ville). Deux kilomètres plus loin, nous voilà enfin arrivés à destination. Le temps de déjeuner, de laisser nos nombreuses affaires à la laverie (et oui, il n’y avait pas de machine sur l’île), une petite sieste d’une heure, et nous voilà d’attaque, tous les quatre sur nos scooters, prêts à aller visiter les temples de la région.
Pendant 20 kilomètres, nous roulions sous le soleil, sous de jolis arbres fleuris près de la rivière. C’était sans compter sur les gros nuages au loin, qui, à 4km du point d’arrivé, ont déclenché un bel orage. Le début de la saison des pluies ayant sonné, nous avons essuyé une belle averse et pas des moindres! Juste le temps de s’arrêter sous un arbre, déjà trempés, des locaux nous ont accueillis gentiment chez eux afin de patienter! Une petite demi heure plus tard, la pluie s’étant calmée, nous décidons de ré-enfoucher nos montures et de remercier la famille pour leur hospitalité. Une fois l’entrée payée et une nouvelle arnaque inévitable (2€ l’entrée, au lieu du petit dollar initialement prévu), nous découvrons les 368 marches qui mènent au temple. Ce n’était pas de tout repos mais, une fois en haut, l’effort fut récompensé avec l’accès aux ruines d’un temple, et une belle vue sur la vallée. Momo et Rémi découvrait leur premier temple tout émerveillé(e)s ;).
De retour en bas de la piste, nous avons fait une petite pause au bord de l’eau près d’un lac où se mêlaient les kayaks de touristes chinois et les enfants. Après cela, il a fallu encore parcourir une dizaine de kilomètres avant d’arriver sur la colline de Phnom Sapov pour visiter la killing cave. Pour la petite minute d’histoire qui s’avère nécessaire pour la suite des explications, la dictature des Khmer rouges a sévit au Cambodge de 1975 à 1979 à la suite d’un coup d’état pour renverser 1000 ans de monarchie. Ce mouvement communiste avait divisé le peuple en 2 parties ; le peuple dit de base ou « les anciens » qui sont les « purs », constitué en grande partie des ruraux déjà sous le contrôle Khmers depuis 1970 et le peuple nouveau composé des citadins, commerçants, fonctionnaires et intellectuels. Leur but a été d’éliminer cette deuxième catégorie et de procéder à un “nettoyage ethnique” en assassinant 1,7 millions de Cambodgien, soit 20% du pays, de manière totalement arbitraire (tu portais des lunettes, tu étais zigouillé pour vous faire court). Les gens des villes ont été chassés à la campagne et aucune relation avec l’extérieur n’était possible. Ce sont les vietnamiens qui les ont libéré de cette emprise (pas sur que ce soit par spontanéité héroïque) et on peut toujours constater les dégâts aujourd’hui. Le pays à 40ans de retard puisque toutes les têtes pensantes de l’époque ont été abattues (pour aussi éviter une révolution à l’époque). C’est avec ce joli tableau dressé que nous nous sommes rendus dans ce lieu chargé d’histoire qui fait frissonné dès l’entrée avec une reconstitution de toutes les méthodes d’assassinats ; jetés du haut de la falaise, égorgés, abattus froidement à la pioche ou au bambou, torturés, trempés dans des bouillons, les enfants pendus par les pieds et lancés contre un arbre devant leur mère, les femmes violées et laissés pour morte avant d’être aspergées de pesticides pour masquer l’odeur. Dans la grotte, se trouvait des ossements de ces gens qui étaient jetés de cette falaise, et nous en avons également retrouvé dans un petit endroit reclus sur le site. C’était assez prenant d’être en face de véritable ossement et de se rendre de toute la cruauté de ce régime.
Sur cette note pas très joyeuse, nous avons tout de même profité de ce point de vue magnifique sur les rizière et la campagne environnante avant de redescendre pour ne pas louper l’envol des chauve souris. Nous nous sommes donc installés en contrebas juste devant leur grotte qui grouillait déjà de dizaines de chauve souris qu’on entendait et que l’on voyait virevolter. D’après ce que nous avions pu lire, elles sortent généralement pour chasser entre 17h30 et 18h. Et figurez-vous que ce ne doit pas être des espèces asiatiques car elles étaient à l’heure. A 17h45 pétante, le spectacle a commencé ! Nous avons pu voir des centaines de milliers de chauve souris sortir de la grotte comme si elles répétaient un ballet aérien. La quantité était vraiment impressionnante, et c’est la plus grande colonie de chauve souris cambodgienne qui frôle le million. Et nous ne savions pas, mais ce n’est pas forcément une bonne chose qu’elle soit si nombreuses car elles mangent des insectes et d’autres bestioles qui empêchent la culture du riz de se faire dans les règles de l’art. A l’année, les cambodgiens perdent plus de 2 tonnes de riz, alors que cette perte pourrait nourrir plus de 3000 personnes à l’année… Pour le coup, on trouvait les chauve souris assez sympathiques et très joli à observer par ce début de coucher de soleil. Au bout de 30min, nous sommes même partis avant la fin tellement le débit semblait interminable ! Sur le chemin du retour, nous avons pu observer ces grands nuages de points noirs avancer en meute au loin. De retour à l’hôtel, nous avons piqué une tête en attendant le repas, et nous avons regagné nos chambres respectives totalement crevés.
Le lendemain matin, nous avions réservé un bus qui partait à 9h30 et qui était supposé arriver 3h plus tard à Siem Reap où un autre hôtel avec piscine nous attendait. Une fois dans le bus un peu inconfortable, le trajet a pris des allures interminables et puisque nous étions 4, cela aurait été plus rapide et peut être plus économique de prendre un taxi. D’autant qu’une fois en ville, le chauffeur autorise les locaux à descendre où ils le souhaitent, et lorsque nous lui avons demander de s’arrêter car notre hôtel n’était pas loin, il a refusé. Et oui, il nous a emmené à l’autre bout de la ville, sur un terrain vague où une dizaine de tuktuk nous attendait. Fatigués et démotivés de parcourir 5km sous cette chaleur, nous avons du accepter d’en prendre un que nous avons également embauché pour le lendemain afin de visiter les temples d’Angkor.
Prochaine destination ; Siem Reap, des idées?
Orane quelle joie de revoir tes défis qui font apparaître Rémi, Morgane, et bien sur Loick. !
15 mai 2018bises
Merci Mamie et Papy ! Ils ont du s’y mettre, mais on peut le dire, ce sont de bons aventuriers ;).
21 mai 2018