J+234 Revenir sur les traces de la guerre d’Indochine…
Défi Dien Bien Phu Vietnam

J+234 Revenir sur les traces de la guerre d’Indochine…

Défi n°177 : Revenir sur les traces de la guerre d’Indochine.

 

Réveil à 6h du matin un peu vannés, on enfile nos backpacks et on se dirige sur l’avenue principale en quête du bus pour le Vietnam. Pas de panneaux, pas d’indications mais une prière lancée aux haut parleurs et des laotien(ne)s déjà debout pour les offrandes et pour préparer leurs stands. Au bout de quelques minutes, nous trouvons la réponse près d’un bus jaune avec l’inscription “Vietnam-Laos” au dos. Le chauffeur nous embarque dans ce “bus magique” (Faut dire qu’il est très ressemblant, n’est ce pas?) et nous démarrons notre périple vers 7h45. Durant le trajet, nous sympathisons avec un américain qui voyage depuis 8 ans, et qui était un peu perché, on peut se le dire (il était d’ailleurs doté d’une coiffe assez particulière!). C’était une route de montagne un peu périlleuse, mais un voyage qui s’est déroulé sans encombre avec un passage aux postes frontaliers pour le moins express ! (Nous avons juste commencé à baliser quand il a pris nos passeports et qu’il nous a dit “no visa?” Euh… oui c’est ça on reste que 15 jours. Hop, un tampon et on en parle plus!).

 

 

 

 

Nous sommes donc arrivés sur Dien Bien Phu vers 11h30/12h et nous nous sommes rapidement fait alpaguer par un chauffeur souhaitant nous vendre un trajet de nuit pour Hanoï à 18h pour 250 000VDN (9€). Nous en profitons pour lui laisser nos affaires afin de partir à la découverte de cette ville chargée d’histoire ! Après la recherche désespérée d’un distributeur, nous avons finalement attendu à la terrasse d’un café l’ouverture de la seule banque permettant de pouvoir enfin retirer quelques dongs nécessaires pour nos visites. Pendant cette attente au café, nous avons eu le droit au show de notre américain qui s’est avéré être un très bon musicien/chanteur, maniant le piano et la guitare de manière totalement innée.

 

 

 

Nos premiers dongs en poche, nous nous sommes dirigés en début d’après midi au fameux musée de la bataille de Dien Bien Phu. Pour resituer le contexte, un petit cours d’histoire s’impose! Après la seconde guerre mondiale (1946) et l’occupation des japonais, la France était venue rappeler sa domination coloniale sur le territoire d’Indochine (Vietnam, Laos, Cambodge). Entre temps, un climat nationaliste et communiste s’installe au Vietnam par la montée en puissance du groupe des Viêt Minh, dirigés par le président Ho Chi Minh et bien décidés à réclamer l’indépendance du pays. La guerre éclate! Il restait peu de colons français sur le territoire, et le peuple français ne se sentait pas tellement concerné (occupé à gérer la quatrième république, la guerre froide, et la plupart étaient en faveur de la décolonisation). La guerilla et l’importante propagande Viêt Minh ont entrainé l’abandon des quelques bases militaires françaises, bien forcés de battre en retraite. Le conflit prends une tout autre dimension lorsque la Chine (à l’époque communiste) décide de s’allier aux Viêt Minh dans leur combat et que les États-Unis se mettent à soutenir les français afin d’endiguer cette progression du communisme. C’est ainsi qu’en 1953, les français envoient 15 000 hommes dans la cuvette de Dien Bien Phu (avec l’aide matérielle des américains), en pensant attirer les troupes Viêt Minh et les écraser sous un déluge de bombes lancées par l’aviation (et d’éviter en même temps que le mouvement aille conquérir du terrain au Laos). La suite est très simple. Les français ont sous-estimé l’armée Viêt Minh et leur matériel (fourni par la Chine), ils se sont fait encerclés et ont du se rendre le 7 mai 1954, épuisés et démunis. Si la bataille de Diên Biên Phu a marqué les esprits, c’est qu’elle figure parmi les plus grandes défaites de l’armée française et qu’elle a été la plus longue et la plus dévastatrice après la seconde guerre mondiale. Plus de 2.000 soldats français sont tués, 11.000 sont capturés, et seuls 3.000 d’entre eux seront rendus à la France.

 

 

Le musée était vraiment très bien fait et retraçait pas à pas cette bataille, de la préparation à l’après guerre, en détaillant chaque phase. Un musée très immersif grâce aux reconstitutions, aux photos et à tout ce matériel de l’époque entreposé. Cerise sur le gâteau? Les explications et les légendes sont traduites en français. Nous avions vraiment envie de nous replonger dans l’histoire et de découvrir la façon dont cette défaite est racontée de l’autre point de vue. Nous avons juste pu nous rendre compte que nous passions pour des poivrots dépressifs à en juger par l’omniprésence des bouteilles de vins et nos visages tristes modelés sur les reconstitutions ! En vrai, c’était très impressionnant et très intéressant et ça semblait vraiment conforme à l’histoire telle qu’elle s’est déroulée. Pas d’animosité dans les textes, les informations restaient très factuelles et ils ont même montré les résistances dans l’hexagone vis à vis de cette guerre. La seule chose un peu mise en avant sur la fin du musée, c’est comment les vietnamiens ont pris soins des prisonniers français, comment ils les ont soigné et qu’ils les ont renvoyé chez eux avec une grande clémence. Dans les faits, sur 11 000 soldats, il y en a que 3 000 qui ont retrouvé le chemin de la maison mais soit, ils ont même encadré une lettre d’un soldat français qui remercie vivement le service médical vietnamien et qu’il n’hésitera pas à dire ce que le peuple vietnamien a fait pour lui. Toujours est-il qu’on ressent au travers de ce musée, une grande fierté vis à vis de cette victoire qui peut se comprendre car elle a signé l’indépendance du Laos, du Cambodge et du Vietnam divisé en deux (Il a fallu encore subir d’autres guerres pour arriver à son unité finale telle que nous la connaissons aujourd’hui).

 

Nous avons poursuivi notre balade historique dans le mémorial situé en face qui rends hommage aux victimes de cette guerre. Un monument commémoratif composé d’une allée centrale et de pierres tombales réparties sur le côté sans aucun nom. La liste des noms se trouvent inscrite sur les murs en dorée près de l’entrée.

 

 

Une fois sortis de cette page de l’histoire, nous avons trouvé un endroit pour manger un bout et nous nous sommes baladé autour des stands en plein centre ville avant de tomber sur le marché aux épices! Enfin un marché en Asie où l’odeur est plutôt agréable..! (Pas de poissons macérés, d’abats de viande qui moisissent au soleil, etc…)

 

 

De retour à la gare routière un peu en avance, nous avons récupéré nos bagages et nous avons finalement rejoint un départ plus tôt vers 17h15 dans un bus de nuit comme nous n’avions jamais vu auparavant ! Un dortoir sur roues ni plus ni moins. Pour le coup, nous ne pouvons pas nous plaindre de l’inclinaison des sièges, on peut difficilement faire plus couché ! Seul petit bémol ; pas de place pour les jambes, faut dire que niveau taille, on dépasse un petit peu les standards..! Une expérience qui nous a vraiment amusé, ce joyeux dortoir ambulant lancé à vive allure sur les routes de montagnes pour 15h de trajet avec des personnes réparties tant bien que mal au sol comme sur les sièges (tant que ça passe, on ne compte pas les places ! (Une devise en Asie)).

 

 

 

Prochaine destination : Hanoi, des idées?

 

 

 

 

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02 Comments

  1. Christèle

    Merci pour ce cours d’histoire 😘

    20 avril 2018
  2. Orane_Lbt

    Avec plaisir ! <3

    23 avril 2018

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