Nous vous épargnons l’article sur Kalaw et sur notre arrivée puisque nous n’avons rien fait d’exceptionnel. Nous avons pris le bus de nuit avec des Suisses avec qui nous avons bien sympathisé et nous sommes arrivés vers 5h30 du matin totalement crevés puisque la route n’était pas vraiment très reposante. Après quelques recherches d’hôtels errant tels des zombies dans les rues de la ville, nous nous sommes fait alpaguer par le Golden Lily (déconseillé sur le web) chez qui nous avons finalement réservé. Pas la force de chercher ailleurs. Nous sommes donc allés nous recoucher, avant de partir dans l’après midi à la recherche d’une agence pour notre trek Kalaw – Lac Inle en 3 jours/2nuits. Après quelques comparaison, nous avons finalement choisi Eversmile, d’une parce qu’elle était recommandée par les guides (Routard et Lonely Planet) et surtout parce que c’était quasiment moitié prix comparé aux autres agences. Le reste de notre après midi et soirée a été consacré à notre recherche de wifi, inexistante dans la plupart des restaurants/bars/hôtels que nous avons fait. Finalement, seul un restaurant de ce village possède le monopole de la wifi et l’unique réseau fonctionnant à peu près, qui nous a permis de réserver notre future nuit sur le Lac Inle (histoire d’avoir une adresse où envoyer nos gros bagpacks). Chose faite, nous sommes donc retournés à l’agence pour lui donner 31$ par personne pour 7 repas, 2 nuits chez l’habitant, 3 jours de randonnées avec un guide qui parle anglais, 1 trajet en bateau retour sur le lac Inle et le transfert de nos bagages dans notre futur hôtel !
TREK KALAW – LAC INLE / JOUR 1
Défi n°148 : Se faire inviter par des locaux pour prendre le thé !
9h devant l’agence, notre trek débute par la présentation de notre groupe de 14 personnes composé de :
- Amélie – une belge de 18ans en voyage pour une durée indéterminée,
- Florent – un voyageur français en vacances en Birmanie,
- Pedro – un brésilien en stage au Myanmar,
- Un jeune couple de Suisse – partis sur un trip en Asie et en Océanie pour 8mois,
- Un couple d’Allemands – en Birmanie pour leur lune de miel,
- 5 potes/frères malaisiens.
- 2 guides birmans (dont je ne me souviens déjà plus les noms, trop compliqués pour mon petit cerveau) ; un homme anciennement professeur et ramasseur de feuilles de thé qui fait ce trek depuis 2 ans, 3 à 4 fois par mois. Nous avions également une apprentie guide toute timide qui était là pour exercer son anglais.
Nous sommes partis de l’agence et nous avons commencé notre marche dans les montagnes birmanes ! Sur l’ensemble de la matinée, nous nous sommes surtout aventurés en pleine jungle, dans une forêt très dense avec plusieurs plans d’eaux qui rendaient les traversées assez périlleuses ! Disons que les ponts sont “construits” par les habitants qui entassent quelques rondins de bois, et quand ces bouts de bois sont à même le marécage, il faut avoir le sens de l’équilibre ! Vous serez ravis de savoir que nous en sommes pas vraiment dépourvus, à en juger par les jambes de Loick marrons jusqu’aux genoux et mes chaussures dont on ne distingue plus la couleur originelle. Bien entendu, on essayait de s’entraider les uns les autres, avec nos guides qui tentaient de faciliter notre avancée. On tient tout de même à préciser que nous n’étions pas les pires puisque l’un des malaisiens s’est vraiment enfoncé et est resté coincé un moment !
Lorsque nous sommes sortis de la jungle, nous avions une belle vue dégagée sur les collines, sur les rizières et les plantations de thé avec quelques explications de notre guide sur les récoltes et les méthodes d’agriculture. Nous sommes allés manger dans un tout petit village, au premier étage d’une maison en bois, pieds nus et assis sur des paillasses autour d’une petite table ronde. Sous un petit air de guitare pour patienter, ils nous ont amené un repas comme nous en rêvions ; du guacamole maison, des pâtes aux légumes, des fruits frais et une soupe en entrée un poil épicée pour nous ! Une petite pause et nous sommes repartis de plus belle sur les sentiers.
A peine sortis du village, nous apercevons un petit serpent en plein milieu du chemin. Notre guide lui a lancé des cailloux, notamment en plein visage, persuadé qu’il était mort. Nous étions justement en train de se poser la question tout en l’observant quand il s’est mis à bouger la tête, en révélant son jeu d’acteur. Nous n’étions pas plus paniqués que ça mais nous avons tout de même demandé au guide s’il était dangereux, ce à quoi il nous a répondu en toute tranquillité “Oui il peut mordre et vous empoisonner, il y a du poison dans ces crochets”. Il nous a dit ça dans le plus grand des calmes tout en continuant sa route. Nous avons vite suivi le pas et poursuivi notre périple le long des rails dans un décor juste incroyable ! Dans cette deuxième partie de journée, nous avons surtout traversé des champs où des familles travaillent toute la journée, petits et grands accompagnés de leurs buffles ! Nous étions tout fiers d’avoir appris à dire bonjour en Birman “Mingalaba” et de pouvoir les saluer dans leur langue, les enfants continuaient à nous faire des grands coucous avec leurs petites mains.
Nous avons traversé quelques villages et nous nous sommes arrêtés chez un papi de 89 ans qui nous a invité à se pauser chez lui pour boire un thé ! Nous sommes donc rentrés dans sa maison nus pieds, nous nous sommes assis un peu gênés et nous avons servis le thé. Il fumait les cigares qu’ils fabriquent ici avec du tabac enroulé dans une feuille de banane, et nous a invité à en prendre autant que l’on souhaitait pour gouter. Amélie en un donc pris un qu’elle a fait tourner comme un calumet de la paix, pour que ceux qui fument puissent y goûter ! D’après Loick, c’est pile poil entre la cigarette et le cigare. Grâce à notre guide nous avons pu apprendre l’âge de ce papy qui fume cigare sur cigare tout prêt de son petit lit d’appoint. Nous avons donc appris qu’il est grand père d’une trentaine de petit fils/filles qui passent souvent chez lui, que la Birmanie à son époque c’était des groupes ethniques armés et qu’il y avait beaucoup de combat. C’était très intéressant, nous l’avons remercier et nous avons poursuivi nos aventures.
Accompagnés du coucher de soleil, nous avons rejoint notre “maison d’hôte” à la nuit tombée. Accueillis par une famille, on nous a montré les douches, les toilettes et nos chambres. Nous étions vraiment sur quelque chose de sommaire. Pas d’électricité c’est pourquoi nous devions utiliser nos lampes torches, nous dormions à même le sol sur une petite paillasse où de nombreuses couvertures étaient entassées. Les toilettes sont forcément à la turque avec un système de chasse d’eau au sceau d’eau. J’en viens à la douche qui mérite qu’on vous raconte un peu plus en détail. Disons que la journée à partir de 9/10h jusqu’à 17h, il fait vraiment très chaud, le soleil tape fort, mais en dehors de ces heures là, les températures chutent de facilement 10 degrés, le vent se lève et il fait froid (au point de mettre un pull, on pensait pas ça possible en Birmanie). Forcément, ce sont pile les heures où on peut se doucher, mais la douche est composée d’un mur en briques avec un toit en paille et un sol en bitume (sans évacuation). Pour se doucher, des sortes de puits sont remplis d’eau froide ascendant congelée, qu’il faut venir puiser avec un petit sceaux pour se mouiller. Autant vous dire qu’on retourne aux basiques et que je n’ai pas cherché à me laver les cheveux des 3 jours ! Après un bon repas avec 18 plats sur la table où nous avons encore davantage appris à tous nous connaitre, nous sommes allés nous coucher un peu vannés. 21, 5km parcourus.
Prochaine destination : Lac Inle, des propositions?
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