Défi n°95 et une nouvelle galère de bus : Vivre un accident de bus à 3h30 du matin.
Vous commencez vous aussi à connaitre la chanson.. Les affaires à ranger, les sacs à remplir, les aurevoirs à faire à nos hôtes et nous voilà dans le taxi de Medellín direction le “terminal Norte”. En arrivant, une pluie diluvienne s’abat sur le terminal pendant que nous cherchons une compagnie pour se rendre à Carthagène. Sur internet, nous en avions vu un départ à 20h pour 158000 COP (=45€) et nous pensions donc trouver moins cher sur place. C’est malheureusement le contraire qui est arrivé… Le bus de 20h étant complet, le prochain partait à 22h30 et il ne restait que des places au RDC en VIP à 168000 COP, la seule autre compagnie qui se rendait à cette même destination ne proposait un départ qu’à 23h. Un peu dégoutés, on paye donc 100€ pour nos deux places et à nous les 3h d’attente dans le terminal…
On embarque dans ce bus assez confort, équipé de tablettes, de la climatisation, de prises et de grands sièges. Forcément, il a fallu que sur 10 places, on tombe encore sur des nouveaux nés et enfants en bas âges, on doit avoir des ondes de futurs parents pour les attirer autant. En arrivant à nos places, je tombe sur 4 cafards ou blattes en train de se balader tranquillement sur nos sièges. Forcément je dis à Loick que ça grouille d’insectes et que c’est pas possible qu’on s’installe ici. Mais bien évidemment, arrivé à mon niveau, la plupart ont disparu. Il tue ceux qui restent et me dit que j’exagère un chouilla et que c’est loin d’être infecté d’insectes, soit. Seulement, il m’a avoué, une fois arrivé, qu’en fait j’avais effectivement raison et qu’il a passé sa nuit à en tuer car il en sortait des dizaines de sous les sièges… Il a bien fait de rien me dire.
Enfin bref, nous voilà partis pour 14h de trajet jusqu’à Carthagène que nous devions rejoindre aux alentours de midi. Avant de partir, on se faisait la réflexion, pour la première fois, que nous nous trouvions prêt d’une vitre à briser en cas d’urgence et qu’il est noté qu’au lieu du marteau, on peut carrément la briser avec les pieds. Et on était loin de se douter qu’on se la prendrait sur la tronche… En effet, alors que nous étions confortablement installés, en train de dormir, à 3h30 du matin, nous avons entendu un bruit aigu de crissement de pneus avant d’entendre un grand fracas. En sursaut, nous avons d’abord pensé que nous avions percuté quelqu’un mais alors qu’ils ont remis la lumière, on a rapidement réalisé que la grande fenêtre devant nous était totalement brisée et que celle à côté de Loick, dont on avait parlé plus tôt, était en partie en miettes. Des bouts de verre partout, et surtout sur le siège du bout de chou tout devant. Que l’on se rassure, personne n’a été blessé. On a appris qu’on avait tapé, dans un virage, à pleine allure, le grand rétroviseur d’un autre bus de tourisme. Alors nous nous sommes arrêtés une bonne heure, ils ont pris le nom de la compagnie de bus, ils ont passé des coups de téléphone. Pendant ce temps là, on se demandait quelle solution ils allaient nous apporter en pleine nuit ; une dépanneuse de grand bus? Une nouvelle vitre? On reste là jusqu’au petit matin? Ils vont nous trouver un bus de rechange? Ou alors, (et on s’est dit que ce serait la solution la plus plausible), on va continuer à rouler comme ça?
Il sont venus nous informer que le changement de la vitre ne pourrait pas se faire avant 10h du matin. Et voici donc la solution en Amérique du Sud, un gars vient enlever grossièrement les bouts de verre du revers de sa main, il accroche les rideaux entre eux et voilà, comme si de rien n’était ! On l’informe tout de même que la vitre près de Loick allait lâcher très prochainement, mais ça avait pas l’air de l’inquiéter plus que ça. Seulement, 30min de route plus tard, un nouveau gros fracas ! C’était la vitre des toilettes qui a explosé cette fois… Avant que ce bus ne finisse totalement décomposé, ils ont compris qu’il serait plus sage de s’arrêter. Nous avons donc attendu sur le bas côté pendant plus d’une heure avant de monter dans un nouveau bus de remplacement. Nous avons donc pu terminer notre nuit tant bien que mal, et forcément, suite à cet incident, nous sommes arrivés à Carthagène à 17h (au lieu de midi). En même temps, avec toutes ces heures de bus depuis 3 mois et ces chauffeurs qui se prennent pour des pilotes, il fallait bien que ça arrive et puis, plus de peur que de mal. Le plus intriguant c’est qu’on ai parlé de cette fameuse vitre juste avant de partir et qu’elle se brise quelques heures plus tard.. Alors on va éviter de parler de crash d’avion dans les prochains jours.
En arrivant à Carthagène, gros changement de température. Forcément, avec la climatisation à fond, on était avec nos pulls sans réaliser le temps qu’il faisait dehors. Mais, en sortant du bus, c’était assez impressionnant. Ça donnait l’impression de rentrer dans un hammam qu’on viendrait d’allumer. J’ai eu de la buée sur les lunettes pendant 5 bonnes minutes. C’était assez irrespirable. On a pris un taxi jusqu’à notre logement Airbnb que l’on a rejoint à la nuit tombée. Et la nuit n’a absolument rien changé à la chaleur qui était d’autant plus infernale dans le petit studio que nous avions loué. On a fait tourné les ventilateurs à fond, pris plusieurs douches froides et nous avons essayé de trouver le sommeil.
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